«La volonté de certains hommes de mettre fin à deux vies plutôt que de perdre une femme a créé une nouvelle catégorie de crime ». On se référait à la mort d’au moins deux personnes: Arlene May et Gillian Hadley. Grâce à l’indignation dans la collectivité ainsi qu’au travail de défense des droits et de l’organisation du Regroupement des maisons d’hébergement de l’Ontario (OAITH), appuyé par le Comité d’action de la région métropolitaine de Toronto sur la violence faite aux femmes et enfants (METRAC), ces deux cas ont continué de provoquer l’intérêt des médias et des agendas gouvernementaux pendant plusieurs mois. En moins de deux ans, ces deux cas ont axé des enquêtes de coroner sur les voies de fait contre une conjointe et les deux jurys de coroners ont proposé des recommandations d’une vaste portée en vue de changements systémiques basés sur l’égalité.
L’OAITH, entre autres, a utilisé ces enquêtes comme cadres juridiques dans lesquels intervenir au nom des femmes ayant perdu la vie et de celles qui continuent à faire face à des menaces venant de leur conjoint. Ces deux femmes avaient combattu pour quitter des hommes abusifs et avaient tenté de se tourner vers l’État pour obtenir une protection. Les deux hommes avaient des antécédents de violence et tous deux avaient été sujets à une ordonnance d’un tribunal les enjoignant de ne pas s’approcher de ces femmes. Ces deux hommes auraient pu être arrêtés, mais ils ne l’ont pas été. Il s’agissait de cas typiques et non atypiques.
Lisez ce chapitre du rapport Les promesses faites par le Canada: La Charte et la violence faite aux femmes, aux pages 179-180.