Maintenant que Jane Doe a raconté son histoire, nous, à l’ACCCACS, nous sentons plus libres de fournir des commentaires à ce sujet. Jane Doe a bien utilisé les centres canadiens contre les agressions à caractère sexuel. Elle s’est présentée au centre de Toronto, influencée par le travail d’enseignement du public effectué par les féministes dans cette ville depuis déjà une décennie. Elle était informée de la nature politique du viol et de son droit selon la loi à une réaction de la police. On lui avait confirmé sa croyance en un droit naturel ainsi que juridique de se plaindre du viol et d’être protégée du viol. Elle était consciente du mouvement politique visant à donner du pouvoir aux femmes et elle en faisait partie. Ce savoir a structuré son indignation quand la police l’a utilisée comme appât au lieu de la protéger du «violeur du balcon».
Elle a fait de son mieux pour aider à l’arrestation, au procès, à la condamnation et à l’emprisonnement de cet homme et l’ACCCACS l’a aidée. Puis, elle a tourné son énergie vers les forces qui ont contribué à son attaque. Quand elle a voulu loger une plainte officielle, quand elle a voulu poser des affiches dans son quartier pour avertir les autres femmes et trouver le violeur, quand elle a voulu organiser un nouveau groupe d’action féministe temporaire, elle a utilisé les ressources du centre de Toronto. Elle a demandé de l’aide et elle en a obtenu: des numéros de téléphone, de la main-d’œuvre, du papier, une photocopieuse, des locaux pour les rencontres et une bibliothèque.
Lisez ce chapitre du rapport Les promesses faites par le Canada: La Charte et la violence faite aux femmes, aux pages 85-86.